mercredi 10 décembre 2008

Aristote






1.Présentation

Aristote (384-322 av. J.-C.), philosophe grec.

À son nom sont attachées la métaphysique et la logique, et son importance dans l’histoire de la philosophie est considérable, tandis que son œuvre ne cesse d’influencer la pensée occidentale sous toutes ses formes.
2.Vie

Né à Stagire, en Macédoine, fils d’un médecin à la cour royale, Aristote se rend à Athènes à l’âge de dix-sept ans pour suivre l’enseignement de Platon à l’Académie. Il sera l’un de ses disciples les plus brillants.

À la mort de Platon en 347 av. J.-C., Aristote part pour Assos, en Asie Mineure, où il devient le conseiller politique du tyran Hermias. Philippe de Macédoine le fait appeler en 343 et le nomme précepteur de son fils, le futur Alexandre le Grand.

En 340, après l’accession au trône d’Alexandre, Aristote rentre à Athènes et fonde sa propre école, rivale de l’Académie : le Lycée, ou Peripatos, ainsi nommé à cause du péristyle où se promenaient maîtres et disciples, qui recevront le nom de péripatéticiens.

À la mort d’Alexandre en 323 av. J.-C., tandis qu’une forte tendance antimacédonienne se propage à Athènes, Aristote, accusé d’impiété pour l’ode qu’il a composée à la mort de son ami Hermias, doit se retirer sur l’île d’Eubée où il meurt l’année suivante, à l’âge de soixante-deux ans.

3.Œuvres et classification du savoir

Comme son maître Platon, Aristote utilise la forme du dialogue (Sur la philosophie) pendant ses premières années à l’Académie, mais ce type d’ouvrages ne subsiste qu’à l’état de fragments, recueillis par des auteurs postérieurs. Il en est de même des quelques brefs travaux techniques qu’il a composés, au nombre desquels figurent un dictionnaire des termes philosophiques et un résumé des théories de Pythagore. En revanche nous sont parvenues les notes de cours du philosophe, rassemblées et agencées après sa mort, qui portent sur presque tous les domaines de la connaissance et de l’art.

Aristote a proposé une classification des sciences et de l’organisation du savoir : il isole premièrement les sciences dites théorétiques, qui composent la philosophie théorique (mathématiques, physique et théologie) ; puis la philosophie pratique, qui traite des questions morales (éthique, politique) ; enfin la philosophie poétique, qui s’intéresse à la production (poièsis), notamment celle des œuvres d’art (poétique, rhétorique).

Les traités logiques qui composent l’Organon n’appartiennent pas à cette partition du savoir. En effet, Aristote ne considère pas la logique comme une partie de la science mais plutôt comme un instrument de celle-ci. C’est ce que rend le sens du mot organon, « instruments » : la logique est un outil fournissant les moyens d’obtenir des connaissances positives.

L’Organon est composé de six traités : Catégories, De l’interprétation, Premiers Analytiques, Seconds Analytiques, Topiques, et Réfutations sophistiques.

Les travaux en sciences physiques et biologiques sont constitués par la Physique, Traité du ciel, De la génération et de la corruption, Météorologiques, Traité de l’Âme, ainsi que par les petits traités biologiques et zoologiques.

La « Philosophie première » d’Aristote a pour objet les questions les plus générales de la philosophie. Elle est composée d’écrits sur les limites et les propriétés de l’être, et traite des premiers principes, du Premier Moteur ou cause première, comme intellect pur, parfaitement homogène et immuable, « pensée de la pensée ».Ces écrits ont été réunis dans la Métaphysique (v. 60 av. J.-C.), comprenant les quatorze livres qui font suite à la Physique (meta signifie « après » en grec).

L’Éthique à Eudème et l’Éthique à Nicomaque constituent les écrits relatifs au bien, auxquels il faut adjoindre la Politique.

Enfin, la philosophie de la poiésis est constituée par la Rhétorique et la Poétique (partiellement conservée).
4.Philosophie du langage
4.1-Logique

Si l’homme est un animal raisonnable, c’est avant tout un être doué de langage, dont il convient d’analyser le fonctionnement. Aristote n’a cependant pas élaboré de logique formelle.

Dans les traités qui composent l’Organon, il entreprend donc l’étude de la proposition et du raisonnement, soit de la combinaison de plusieurs propositions.

Aristote pose en particulier des règles régissant l’enchaînement des idées dans le raisonnement qui, à partir de prémisses vraies, ne devraient jamais mener à de fausses conclusions (règles de validité). Dans le raisonnement, les relations fondamentales forment des syllogismes. Dans un fameux exemple, les deux prémisses « Tous les hommes sont mortels » et « Tous les Grecs sont des hommes » établissent la conclusion que « Tous les Grecs sont mortels ».

Aristote considère également le syllogisme comme l’instrument privilégié de la science, en ce qu’il permet, à partir de principes généraux et universels, de passer à un savoir particularisé (sachant que l’universel est le particulier en puissance). Le syllogisme met aussi en évidence le principe de causalité, qu’Aristote a complété d’une quatrième cause, la cause finale.
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